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Mieux comprendre le programme FILLON
7 décembre 2016

0ù en est-on avec la dette publique ?

 La dette publique de la France dépasse actuellement les 2172 milliards d'euros, soit près de 35 000 euros par habitant.

Vous pouvez voir son compteur évoluer en temps réel en cliquant sur ce lien : http://www.dettepublique.fr/

L'emprunt est l'un des deux moyens qu'à un gouvernement pour financer ses dépenses. Le 2ème est la hausse des prélèvements et des impôts.

Il faut savoir que les collectivités territoriales, contrairement à l'Etat, n'ont pas le droit d'emprunter pour leur fonctionnement : cela explique notamment pourquoi les fonctionnaires territoriaux sont nettement moins bien rémunérés que leurs homologues d'Etat (en moyenne, 21 800 € de traitements annuels contre 28 880 € en 2014).

La dette publique est donc principalement celle de l'Etat, et la responsabilité incombe à tous les gouvernements successifs : si la Gauche a pris des mesures qui ont obligé l'Etat a emprunter massivement chaque année (retraite à 60 ans, 35 heures, embauche de nombreux fonctionnaires, ...), la Droite est coupable ne n'avoir jamais vraiment osé mener les réformes structurelles, ni jamais avoir remis en cause la bureaucratie ou le mille-feuille territorial (le plus coûteux d'Europe !).

Il faut distinguer la dette "structurelle" (qui finance notre système et pour laquelle la France emprunte environ 100 milliards d'euros par an), et la dette "conjoncturelle" qui dépend des aléas économiques : par exemple, la crise des subprimes en 2008 a obligé tous les pays à s'endetter massivement pour soutenir leur économie (en France, la dette a bondi de 11 points de PIB entre 2008 et 2009).

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Pourquoi c'est de pire en pire ?

Notre système produit mécaniquement de la dette publique. La Sécu, les systèmes de retraites, la branche famille, la branche chômage, tout est déficitaire ! Dès l'été, l'Etat n'a déjà plus d'argent pour payer ses fonctionnaires : il doit emprunter là-aussi.

Comme il y a de plus en plus de chômeurs, il y a moins de recettes qui entrent dans les caisses de l'Etat (prélèvements sur salaire). La tendance, y compris à Gauche, étant à l'allègement des charges qui pèsent sur les entreprises (pour leur rendre des marges de compétitivité), l'Etat se reporte donc vers l'impôt sur le revenu. Malheureusement, les ménages les plus riches sont souvent partis sous d'autres cieux effrayés par l'ISF : restent donc les classes moyennes et aisées qui sont parmi les plus taxées d'Europe. 

Côté dépenses, en revanche, c'est l'embellie : il y a plus de citoyens (66 millions de Français en 2015), plus de fonctionnaires pour les servir, plus de retraités à indemniser (allongement de la durée de la vie), plus de chômeurs à indemniser, etc...   

 

Qu'aurait-il fallu faire à l'origine ?

Certains économistes utilisent la métaphore du gâteau. Si vous avez un gâteau pour 12 personnes, et que 20 sont présentes pour votre anniversaire, vous couperez votre gâteau en 20 parts au lieu de 12, et chacun en aura un petit peu moins. L'Etat, lui, a acheté un 2ème gateau à crédit. Et c'est comme cela à chacun de ses anniversaires depuis le milieu des années 70.

Ce qu'il aurait fallu faire, ce sont les réformes structurelles dès le mandat de Valérie Giscard d'Estaing. Gouverner c'est prévoir, parait-il ?
Des tentatives de réformes ont été envisagées, comme la Loi Marcellin en 1971 (fusion des communes) par exemple : mais en France, ce fut un échec, alors que chez nos voisins européens (Italie, Allemagne, Belgique, ....), le mille-feuille territorial a considérablement été allégé.

Au lieu de réformer, l'Etat s'est engagé dans toujours plus de dépenses sociales, sans jamais chercher à équilibrer son budget.
En 1990, Michel Rocard, alors 1er ministre, tirait la sonnette d'alarme concernant le déficit programmé du régime de retraite par répartition. Il aura fallu attendre 2003 et François Fillon pour que le système soit partiellement réformé (il y a encore beaucoup à faire pour en assurer la pérennité au delà de 2020).

 

Que peut-on faire ?

Concernant la dette en elle-même, pas grand chose : nous ne la rembourserons jamais ! En revanche, nous pouvons faire en sorte de ne pas l'alourdir davantage, afin de se redonner des marges de manoeuvre budgétaires. Il faut savoir que le remboursement des seuls intérêts de la dette (50 milliards d'euros par an) engloutit l'intégralité du produit de l'impôt sur le revenu et figure à la 2ème place des dépenses dans le budget de l'Etat après l'éducation (62 milliards). N'y aurait-il pas mieux à faire avec nos impôts, que de sans cesse rembourser nos créanciers ?

 

Quel est le risque d'avoir une dette trop élevée ?

On l'a vu récemment avec la Grèce, il y a une limite à ne pas dépasser. Quand la Grèce s'est effondrée il y a quelques années, sa dette publique représentait environ 130 % de son PIB. Sachant que notre dette représente actuellement environ 100 % de notre PIB et qu'elle gagne 3 à 4% par an, potentiellement, dans 10 ans, si nous ne changeons rien, nous connaîtrons la même situation. 

Pour réduire le poids de la dette, l'Etat en vient à vendre ses actifs. En 2005, nous privatisions nos autoroutes : nous avons tous pu constater l'augmentation du prix des péages depuis. Aujourd'hui, nous vendons nos aéroports, puis ce seront les gares : le prix des billets s'en retrouvera impacté. Et demain ? Nos musées, nos hôpitaux ? 

Laisser la dette s'amplifier, c'est mettre en danger nos services publics !

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